• Le Japon

     

    Les cerisiers

    Il aurait été difficile pour moi de m'inspirer d'un si bel article pour en faire une synthèse personnelle, sans l'écorcher ou lui enlever son fil directeur, alors, dans le plus grand respect de l'auteur, voici son article accompagné du lien menant a la page originelle:

     Article également disponible dans la partie culture

     

    Naginata a écrit : "La fleur de cerisier est la fleur des fleurs pour les habitants de l’archipel des Kamis. Elle est appréciée depuis plus de 10 siècles pour sa beauté éphémère. On la chante, elle inspire les poètes les peintres jusqu’a la mentalité même des japonais."

     

     

    Un peu de botanique:


    Appartenant à la famille des Rosacées, les cerisiers sont répartis dans toutes les zones tempérées du globe. Leur floraison blanche ou rose en fait un des attraits le plus spectaculaire du printemps. Le nom latin du cerisier du Japon est Prunus Serrulata là bas il se nomme Sakura, mais il en existe plus de 400 variétés différentes allant de l’arbre pleureur a l’arbre au port colonaire. La fleur de cerisier (Sakura no hana) est la fleur la plus appréciée des Japonais. La variété de cerisier favorite des Japonais est Somei Yoshino dont les fleurs sont composées de cinq pétales; celle ci est en pleine floraison avant que ses feuilles ne poussent. L'yama-zakura (cerisier de montagne) est presque la race d'origine et ses feuilles rougeâtres poussent en même temps que ses fleurs. Il garde la beauté sauvage et nombreux sont ceux qui préfèrent cette espèce. L'Oshima-zakura appartient à la famille d'yama-zakura, mais ses feuilles sont d’un vert plus clair.. Les cerisiers du Japon qu’on retrouvent chez nous sont souvent des sujets greffés sur des pieds de cerisiers européens. On appelle greffer, l'opération par laquelle on applique sur un végétal une portion prise sur un autre pour qu'elle s'y unisse et y croisse. Pour que la reprise soit assurée et durable, il faut qu'il y ait entre les sujets et les greffes une analogie suffisante par leur mode de végétation, par les mouvements ascensionnels et descendants de la sève, par la qualité des sucs propres, et enfin par les caractères qui les constituent en espèces, genres et familles.
    La greffe est un moyen de conserver, de multiplier les espèces et variétés rares ou utiles, en plaçant sur des sujets moins précieux celles qui ont été obtenues par des semis, ce dernier mode ne reproduisant que d'une manière très imparfaite.

     

     

    Au Japon:


    La floraison des cerisiers est la période la plus appréciée de bien des japonais. La fleur de cerisier se dit "sakura," en japonais ce qui dériverait de "sakuya" (fleurir) du nom de la princesse Kono-hana-sakuya-Hime, dont le temple se trouve au sommet du Mont Fuji. Ce long nom signifie littéralement "arbre-fleurs-floraison-princesse,". La princesse fut nommée ainsi parce qu’il est dit, qu’elle tomba des cieux d’un cerisier.
    Bien que le chrysanthème soit le symbole impérial et par-là l’emblème de la nation, la fleur de cerisier représente la beauté éphémère, car une fleur ne vit guère plus d’une semaine. Cette période de mi-mars à mi-avril correspond aussi au début du printemps, à la rentrée académique (Nyuugakushiki) et au début de l’année fiscale pour le business.

     

     

    Pendant cette période la météo s’emploie à prévenir de l’arrivée du sakura zensen ; le front de floraison des cerisiers. Okinawa la plus au sud des îles de l’archipel donne le départ, le front arrive à Tôkyô début avril, et Hokkaido , au nord termine logiquement la marche. C’est la fin de l’hiver. Et petit à petit les fleurs de cerisiers inondent tout l’archipel d’une pluie de pétales (Sakura fubuki) qui émerveillent petits et grands.

     

     

    L’histoire du Hanami:


    Par le passé, admirer les fleurs se disait hanami ce qui faisait référence à la floraison des Abricotiers du Japon « Ume », symbole de pureté, d’intégrité et de longévité, mais depuis l’époque Heian (794-1185) cela fait référence aux floraisons des cerisiers. Le hanami était un rituel religieux tenu un jour particulier. Ceci marquant l’arrivée du printemps, il était coutumier de procéder à ces cérémonies avant les plantations. Ainsi on appréciait la beauté des fleurs de cerisiers et par là la qualité des récolte de riz à venir. On célébrait l’augure en mangeant et en buvant sous les arbres. A cette époque cette tradition n’était respectée que par les paysans pour les récoltes et la haute société et les nobles pour l’esthétique.

     

     

    A l’époque médiévale, la chute des fleurs de cerisiers à l’apogée de leur beauté est un symbole fort que le Bouddhisme et le Samouraï interprètent comme l’homme au sommet de son évolution se détachant du monde. Bientôt la floraison des cerisiers devient l’expression même de la voie du samouraï. La tradition du hanami s’étend à la classe des guerriers et Toyotomi Hideyoshi (1537-98), qui joua un rôle clef dans l’unification du pays, organisa de somptueuses fêtes du hanami pour refléter l’étendue de son pouvoir.
    Les fêtes organisées pour les cerisiers du japon s’élargirent à l’ensemble de la population à l’époque Edo, vers la fin du 17eme siècle appelé aussi Genroku (1688-1704).
    Yoshimune Tokugawa fit planter des cerisiers à Edo ce qui contribua à populariser la fête. Des familles, des groupes d’amis ou encore des collègues de travail se réunissent de plus en plus pour bien fêter cela en buvant.

     

     

    De nos jours le hanami n’est, le plus souvent, plus qu’une bonne occasion de faire la fête. Tout a été pensé dans l’architecture des bâtiments et des jardins pour qu’il y ait un cerisier qui fleurisse et qui fasse honneur au cadre qui l’entoure le printemps venu.


    haru no yo wa
    sakura ni akete
    shimai keri
    i


    « La nuit de printemps s’achève, le jour se lève sur les cerisiers. »Matsuo Bashô (1644-1694)



    A Kyoto, le passage obligé est le temple de Yasaka, dans le parc de Maruyama (près du centre ville, Shijô). Ici, vous trouverez un cerisier gigantesque qui, une fois la nuit venue, est rétro-éclairé et vous laisse apprécier un spectacle de toute beauté (Yozakura est le terme utilisé pour ces contemplations nocturnes). Le Kyomizu, le Kinkaku-ji et le Ryoan-ji sont à visiter à tout prix à cette période.

     

     

    Pour les gens d’Osaka, l’endroit incontournable est le Château après avoir fait une marche sur les quais qui bordent la rivière Yodo, non loin de la gare Tenmabashi.

    Un des endroits les plus connus pour apprécier des fleurs de sakura se trouve à Tôkyô ; sakura-zaka (la pente aux cerisiers). Une chanson est même dédiée à cet endroit devenu le lieu de rendez-vous culte des jeunes amoureux.

     

     

    Et le parc d'Ueno accueille quotidiennement, sous ses 1100 cerisiers, plus de 200000 joyeux fêtards! Dans la capitale les meilleurs emplacements sous les cerisiers sont réservés par les entreprises pour leurs employés. Dans chaque entreprise, quelques employés sont désignés pour aller réserver très tôt le matin un bon emplacement pour l'ensemble de leurs collègues qui viendront faire la fête en début de soirée.


    Yo no naka ni
    Taete sakura no
    nakariseba
    Haru no kokoro wa
    Nodoke karamashi



    « S’il n’y avait pas de floraison de cerisier, au combien notre coeur serait plus tranquille au printemps » ( Ariwara no Narihira, Kokinshuu )



    Le bois du cerisier est utilisé comme support pour des estampes couleurs, des tables, des colonnes décoratives d’alcôves ( tokonoma) et toutes sortes de meubles.
    L’écorce, brune foncée est polie et utilisée en placage sur des boites.
    Les fleurs à double pétale sont conservées dans le sel pour être ensuite utilisées pour une boisson rafraîchissante à base d’eau chaude et de pétales. Ce breuvage se nomme sakura-yu ou thé à la cerise. On la sert à des occasions particulières comme la présentation des futurs mariés, car servir du thé traditionnel à une telle occasion serait mauvais présage pour le mariage.

     

     

    Pendant la fête des filles poupées en mars on se régale des Sakura mochi

    Mais qu’est-ce qu’un Sakura-mochi ?


    On enveloppe de l'an (ou anko pâte de haricots rouges sucrée) dans du mochi (pâte de riz cuite à la vapeur et pilonné) teinté en couleur de fleurs de cerisier et on enroule cette boule avec une salaison de la feuille de cerisier. Dans la région du Kanto (région autour de Tokyo), on utilise de la pâte fine de mochi étendu, tandis que au Kansai (région autour d'Osaka), on utilise du domyoji-hoshii.
    Les feuilles d'Oshima-zakura (cerisier de l'île Oshima) sont utilisées pour les sakura-mochis. Nous pouvons manger la feuille avec le mochi. Ce gâteau se vend au mois de mars.

     

     

    Les lieux les plus prisés pour célébrer le retour du printemps sont:


    - le parc du château d'Hirosaki, dans le département d'Aomori,
    - le parc d'Ueno à Tôkyô,
    - le parc du château d'Osaka,
    - la colline d'Arashiyama à Kyôto,
    le parc d'Yoshinoyama à Nara,
    Takato est une vieille ville de Nagano. C’est l’un des sites les plus célèbre du Japon pour ses cerisiers. Il y a 1500 cerisiers qui sont illuminés la nuit.
    Un petit voyage a Kosanji où 700 cerisiers vous émerveilleront
    Le parc de Senkoji à onomichi où 10,000 cerisiers exaltent leur splendeur.

     

     

     

    Source: LeJapon.org


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique