• Eureka Seven

    Véritable petite révolution dans le domaine bien trop lisse des séries de m échas, Eureka 7 (prononcez « seven » avec l’accent anglais) s’apprête à montrer aux amateurs d’animation japonaise que les robots, ça peut faire tout et n’importe quoi. Réalisé par Tomoki Kyoda (Rahxéphon, Full Metal Panic) avec l’aide de Dai Sato (Cowboy Bebop, Wolf’s Rain, Gost in the shell SAC, Ergo proxy) et de Shoji Kawamori (Macross Zero, Sousei no Aquarion), ce dessin animé événement édité par Beez change effectivement radicalement des Gundams et autres Macross, et un bol d’air frais pareil, ça fait du bien de temps en temps…
     

    L’histoire d’Eureka 7 prend place dans un futur lointain, dans un monde inconnu. A 14 ans, Renton Thurston vit dans une petite ville au milieu de nulle part. Tapi dans l’ombre de son père, Adrock Thurston, un pilote de légende disparu au combat pour sauver le monde et aujourd’hui considéré comme un héros militaire, Renton semble vouer une certaine haine pour cette figure paternelle cruellement absente de sa vie.

    C’est sa sœur Diane qui s’est occupée de lui quand son père est mort, jusqu'à ce qu’elle quitte à son tour la ville pour des raisons inconnues. Depuis son départ, Renton s’ennuie de tout et se contente d’aider son grand père Axel dans son atelier de mécanique et d’aller à l’école, ce qui ne le ravit guère. Renton n’a qu’une envie en réalité : surfer (ou « reffer » comme on dit dans la série.) avec son Ref Board, une sorte de planche de surf customisée, sur les vagues de Trapar, un courant aérien traversant l’atmosphère et composé de particules de lumières transparentes.

    Tout ça pour imiter son « idole » du moment, Holland, un surfer connu pour être le chef du Gekkostate, un groupe de rebelles qui lutte par robots interposés contre le gouvernement en place.
     

     

    Alors que le sort semble s’acharner sur Renton, un événement va venir bouleverser sa vie : suite au crash d’un LFO (un gigantesque mecha conçu pour surfer également sur les fameuses « vagues du ciel ») sur le garage de son grand-père, Renton fait la connaissance de sa charmante et étrange pilote, Eureka, avec laquelle il sympathise immédiatement. La jeune fille fait elle aussi partie de Gekkostate et épaulé par Eureka, le jeune homme découvrira ce que c’est de se battre contre l’alliance militaire en place sur terre, et se frottera au mystère des Coraliens, une forme de vie primitive qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.
     

    Un anime qui tient du génie.


    A première lecture, cette série longue de 50 épisodes, produite par le studio BONES et diffusée dès avril 2005 sur la chaîne japonaise Animaux, semble, logiquement et sans trop se forcer, surfer sur la vague des séries de mechas appréciées par le grand public. Cependant, à l’instar d’un Overman king Gainer qui baignait dans une ambiance de jeux vidéo de folie, elle apporte un certain nombre d’éléments nouveaux à ce genre pas trop codifié et rigide.

    A commencer par les robots eux-mêmes, créés par Shoji Kawamori : dans Eureka 7, ils ne de transforment pas ; ils surfent, et dans les airs !

    Cela peut paraître idiot comme ça, mais cela ne s’était encore jamais vu. Les scènes d’action et de combat ne se résument plus à une simple succession de tirs de rafales mais profitent d’une dynamique qui leur est propre, et il faut avouer que voir évoluer des androïdes surfeurs sur des planches adaptées à leur gigantisme, le tout sur fond de musique techno, a quelque chose de spectaculaire et de fun, et il convient de saluer ici l’excellent travail des animateurs qui nous livrent avec Eureka 7 l’une des séries les plus fluides et les plus visuellement impressionnantes qui soient.

    On imagine aisément que faire bouger de telles machines n’a pas dut être une sinécure (-_-) et la présence dans le staff de Ken’Ichi Yoshida, character designer et directeur d’animation sur Overman King Gainer, aura sans doute un peu facilité les choses.

    Malgré tout cela, classer cette œuvre dans la seule catégorie des dessins animés de mechas reviendrait à occulter toute la richesses à celle ci. Eureka 7 s’appuie en effet sur un scénario passionné, sorti tout droit de l’imagination du génial Dai Sato et de quelques uns de ses collaborateurs comme Chiaki Konaka ou Shotaro Suga (j’ai du faire des recherches pour les trouver ceux-là), ne se limitant pas au simple binôme guerre/paix mais en abordant, souvent de manière cynique, parfois plus sérieusement, des thèmes allant de la politique à la contre-culture en passant par l’amour.

    Des personnages jouent également un grand rôle, que ce soit Renton, sans cesse plus mature au fil des épisodes, Eureka, qui, passés par les premiers épisodes où la belle semble n’avoir aucune émotion, commencera à « s’humaniser » doucement, ou encore l’impétueux Holland qui saura lui aussi changer de caractère au cours de la série. Tomoki Kyoda peut être fier de son bébé : ce n’est pas demain la veille qu’on trouvera série de mechas aussi originale que cet Eureka 7….

     

    eureka


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